Dans la région de Kachan, à trois kilomètres au Sud-ouest de la ville baptisée du même nom se trouvent les hauteurs de Sialk, qui abritèrent il y a bien longtemps la première civilisation urbaine du centre de l’Iran. Cette civilisation datant de l’antiquité, est considérée comme l’une des plus anciennes de l’histoire de l’humanité.
Ce furent les Aryens qui y fondèrent pour la première fois l’urbanisme. La civilisation Sialk et sa riche culture, vieilles de plus de sept mille ans, témoignent de la civilisation préhistorique dans cette partie du monde.
Le site de Sialk a été fouillé par l’archéologue français Roman Ghirshman entre 1933 et 1937. A cette époque, ces travaux avaient révélé des pans entiers des cultures anciennes des régions centrales du pays, jusqu’alors quasiment inconnues. Les niveaux les plus anciens documentent l’occupation du plateau iranien du Néolithique au Chalcolithique sur plus de deux millénaires. Puis, vers 3000 avant J.-C., le site est intégré à la vaste aire culturelle dite proto-élamite durant laquelle une écriture spécifique apparaît. Bien plus tard, à l’Âge du Fer, la culture locale, représentée par une très belle céramique peinte, est surtout connue grâce à la fouille de nécropoles. Cette culture, qui apparaissait nouvelle dans la région, a longtemps été identifiée aux Mèdes, et alimenté le débat sur l’arrivée de nouvelles populations parlant des langues iraniennes dont est issu le persan moderne.
De ces fouilles archéologiques ont été retrouvés des ossements humains, des outils dont ces hommes se servaient pour leurs travaux, à savoir du matériel pour extraire des métaux précieux comme l’argent. Des documents ont également été retrouvés qui relatent de l’existence de populations sur ces collines à l’époque achéménide.
En étudiant les objets retrouvés dans les collines de Sialk, les chercheurs en déduisirent qu’il y a plusieurs milliers d’années, à Sialk, l’industrie de la fonderie était connue des habitants de cette région qui maîtrisaient également parfaitement l’art du tissage et ce entre autre en raison des fuseaux retrouvés et datant du second et troisième millénaire avant Jésus-Christ.
A l’issue des fouilles de Ghirshman, le matériel découvert a été partagé entre le musée du Louvre et le musée national de Téhéran, comme le prévoyait la législation de l’époque. A partir de 2001, de nouvelles équipes iraniennes sont revenues sur le site pour compléter, préciser et corriger les résultats des premiers travaux. L’objectif de cette journée d’étude sera de faire le point, 80 ans après la première publication, sur l’histoire de ce site de référence et sur son rôle central pour l’archéologie de l’Iran. Ce sera également l’occasion de présenter au public la diversité des pistes de recherche et des projets engagés, ainsi que les enjeux actuels de préservation et de mise en valeur du site, selon le site du musée du Louvre.
Avec La Revue de Téhéran
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